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Dernière mise à jour : mai 2023

 

BIOLOGIE

  • FAMILLE : Trachichthyidae.
  • TRAITS DISTINCTIFS : Corps ovale de coloration rouge-orangée, large bouche tournée vers le haut munie de petites dents disposées en rangées, queue fourchue.
  • HABITAT : Espèce bentho-pélagique qui vit entre 450 et 1700 m de profondeur. Concentrations maximales entre 900 et 1200 m.
  • ALIMENTATION : Céphalopodes, crustacés et poissons.
  • MATURITÉ SEXUELLE : 45 cm (20-30 ans).
  • PÉRIODE DE FRAI : Au large des îles Britanniques : de janvier à mars.
  • LONGÉVITÉ : 120 ans.

 

L’empereur est une espèce d’une grande fragilité biologique car il a une croissance lente, une maturité sexuelle tardive et un faible taux de fécondité. Il faut compter environ 20 ans pour qu’une génération d’empereur se renouvelle.

 

Ce poisson a tout d’abord été appelé « hoplostète » en référence à son nom scientifique, ou encore « hoplo » dans le milieu professionnel. Par la suite, l’appellation « empereur » a été préférée. Ce nom viendrait du passé impérial de son premier port de débarquement, Boulogne-sur-Mer, face à l’Angleterre. Boulogne-sur-Mer avait été retenue par Napoléon 1er pour y rassembler ses armées et abriter sa flotte en vue d’une invasion. L’empereur a également été appelé « beryx » par confusion avec une autre espèce de poisson des grands fonds.

 

PÊCHE 

L'empereur fréquente les eaux de l'Atlantique Nord-Est (du sud de l'Islande au golfe de Gascogne), de l'Atlantique Nord-Ouest (golfe du Maine), de l'Atlantique Sud-Ouest, de l’océan Indien et de l’océan Pacifique. La pêche de l’empereur a débuté dans les années 80 dans le Pacifique Sud-Ouest et dans les années 90 en Atlantique Nord-Est. Elle a été favorisée par la conjonction de la raréfaction d’espèces traditionnelles telles que le lieu noir, et de l’introduction d’innovations technologiques, avec notamment la mise au point de chaluts pouvant pêcher dans de grandes profondeurs, l’utilisation de sonars plus sophistiqués et de cartes sous-marines très détaillées.

En Atlantique Nord-Est, la pêche de l’empereur a commencé en divisions 5.a (Islande) et dans les sous-zones 6 (Ouest Écosse) et 7 (mer Celtique), mais les rendements ont rapidement chuté à cause de sa faible productivité et sous l’effet d’une forte surexploitation. Les pêcheurs ont exploré de nouvelles zones où les rendements ont également très vite diminué dès les premières années de pêche ciblée. En 2002, un nouveau « gisement » a été trouvé dans la zone 7 ; ce dernier a été très vite épuisé.

La majorité des débarquements mondiaux proviennent actuellement du Pacifique Sud-Ouest (8 850 tonnes en 2020), suivi par l’océan Indien Est (726 tonnes en 2020). La NouvelleZélande est le principal pays pêcheur au niveau mondial (8 676 tonnes en 2020).

 

 

 

ÉTAT DES STOCKS 

 

 

En 2015, l’UICN (3) a inclus officiellement l’empereur parmi les espèces « vulnérables » dans les eaux européennes.

 

GESTION DES STOCKS 

En raison de sa faible productivité biologique et sous l’effet d’une importante surexploitation, les stocks d'empereur d'Atlantique Nord-Est ont rapidement décliné, et ce, quelques années seulement après le début de leur exploitation.

Atlantique Nord-Est 

  • les populations d'empereur ne pouvant plus supporter d’effort de pêche, la Commission européenne a interdit la pêche de cette espèce en 2010. Depuis, cette interdiction a été reconduite chaque année et le TAC (1) fixé à 0.
  • Les captures accessoires de cette espèce par d'autres pêcheries de grands fonds se sont prolongées dans les années suivantes mais elles ont drastiquement diminué dès 2018 grâce à l’interdiction du chalutage profond au-delà de 800 m.

Nouvelle-Zélande

  • Un système de TAC et TACC (2) a été mis en place pour permettre de contrôler les niveaux de capture en fonction des évaluations scientifiques des stocks.

 

CONSOMMATION 

L’empereur de l’Atlantique Nord-Est ne doit plus se trouver sur les marchés. L’empereur pêché dans l’océan Pacifique Sud-Ouest (par la Nouvelle-Zélande) est commercialisé sur le marché européen en filets congelés

 

MSC • La pêcherie de Nouvelle-Zélande est certifiée depuis 2016. Cette certification concerne trois stocks d'empereur et représente environ 60 % des captures totales réalisées par la Nouvelle-Zélande. La certification de cette pêcherie a créé une forte polémique en raison de l’utilisation du chalut entre 800 et 1 200 m pour cibler cette espèce, alors que cette même année, la pêche au-delà de 800 m de profondeur a été interdite dans les eaux de l’UE.

 

 


 

(1) Total admissible de captures

(2) Total admissible de captures commerciales

(3) Union internationale pour la conservation de la nature

 

ÉLÉMENTS CLÉS

  • L’empereur est une espèce des grands fonds, caractérisée par une grande fragilité biologique.
  • Les populations d’empereur de l’Atlantique Nord-Est se sont effondrées en raison de leur faible productivité biologique et sous l’effet d’une importante surpêche.
  • La pêche d’empereur est interdite dans les eaux européennes depuis 2010.
  • Certains stocks d'empereur de Nouvelle-Zélande sont exploités durablement et d’autres sont surexploités.
  • L'empereur est pêché au chalut de fond, en zone profonde. Cette technique impacte les écosystèmes de grands fonds, qui sont fragiles et encore largement méconnus.
  • La pêche au chalut de fond est interdite au-delà de 800 m dans les eaux européennes de l'Atlantique Nord-Est depuis 2016 (application en 2017), mais perdure au niveau international.

RECOMMANDATIONS D'ACHATS

Atlantique Nord-Est : la pêche de l’empereur est interdite dans cette zone. Si cette espèce vous est proposée, ne l'achetez pas.

 

Pacifique Sud-Est : environ 60 % des captures réalisées par la Nouvelle-Zélande sont écolabellisées. L'écocertification garantit le respect de certains critères de durabilité. Cependant, l'empereur issu de ces pêcheries écocertifiées est à consommer avec grande modération en raison de la grande fragilité des écosystèmes de grands fonds

 

Océan Indien : l'état de ces stocks est inconnu. Cette provenance est à éviter.