Aller au contenu principal

Dernière mise à jour : mai 2023

 

BIOLOGIE

Coquille Saint-Jacques (Pecten maximus)

  • FAMILLE : Pectinidae.
  • TRAITS DISTINCTIFS : Coquille inégale, valve supérieure plate pourvue de côtes de couleur rouge à brun, présence de 200 yeux en bordure de coquille.
  • HABITAT : Fonds meubles constitués de sable, de débris coquilliers ou de maërl* entre 5 et 100 m de profondeur, près des côtes de l’Atlantique Nord-Est. Elle s’y enfonce à demi en y creusant elle-même son emplacement.
  • ALIMENTATION : Phytoplancton et matière organique en suspension.
  • MATURITÉ SEXUELLE : 102-115 mm (2-3 ans).
  • PÉRIODE DE FRAI : De mai à septembre. Espèce hermaphrodite à fécondation externe.
  • LONGÉVITÉ : 20 ans.

 

La coquille Saint-Jacques possède une glande génitale unique, le corail, avec une partie blanche (mâle) et une partie orange (femelle).

 

Autres espèces de pectinidés commercialisées sur nos marchés :

  • PEIGNE DE PATAGONIE (Zygochlamys patagonica)
    • Espèce sauvage pêchée par l’Argentine en Atlantique Sud-Ouest.
  • PÉTONCLE GÉANT (Placopecten magellanicus) ou peigne géant
    • Espèce sauvage des États-Unis et du Canada.
  • PÉTONCLE ÉVENTAIL (Argopecten purpuratus)
    • Espèce soit sauvage (pêchée principalement par le Pérou dans le Pacifique Sud-Est), soit d’élevage (exploitée principalement au Pérou et au Chili).
  • PÉTONCLE DU JAPON (Patinopecten yessoensis)
    • Espèce soit sauvage (pêchée dans le Pacifique Nord-Ouest), soit d’élevage, exploitée principalement par le Japon.
  • PEIGNE SÉNATEUR (Mimachlamys crassicostata)
    • Espèce sauvage du Vietnam.

 

PÊCHE

L’espèce de pectinidés la plus pêchée au niveau mondial est Placopecten magellanicus (Peigne géant) exploitée par les États-Unis et le Canada. Elle est généralement exploitée par un système d’assolement (certaines zones sont laissées en jachère entre 2 périodes d’exploitation), au niveau de la zone côtière. Une autre espèce largement exploitée est Patinopecten yessoensis (Pétoncle du Japon), pêchée dans le Pacifique Nord-Ouest. Le Japon et les États-Unis sont les principaux pays pêcheurs de pectinidés au niveau mondial (avec respectivement 346 000 et 185 256 tonnes en 2020).

Les coquilles Saint-Jacques européennes (Pecten maximus) consommées en France sont issues de gisements localisés autour des îles Britanniques, très majoritairement en Manche.

Les gisements les plus importants dans cette zone (plus de 85 % des débarquements français) sont ceux de :

  • La baie de Seine, exploités par près de 250 navires qui débarquent tout le long du littoral de Boulogne-sur-Mer à Cherbourg. Également fortement exploités par les flottilles étrangères.
  • La baie de Saint-Brieuc, exploités par environ 240 navires.
  • La baie de Granville compte 100 navires.

Pecten maximus peut également provenir du golfe de Gascogne (Glénan, baie de Quiberon, Pertuis charentais) et de la rade de Brest.

Aujourd'hui la production des gisements du golfe de Gascogne est très faible (250 tonnes en 2021- 2022 contre plus de 38 000 tonnes en Manche). Les coquilles Saint-Jacques sont principalement exploitées à la drague à coquilles. Plus rarement, elles peuvent être récoltées en plongée toute l’année (île Hitra, Norvège, Écosse, Bretagne).

La France est le principal pays d'Europe pêcheur de pectinidés (environ 32 000 tonnes en 2020). La qualité sanitaire des coquilles pêchées (notamment le taux de toxines diarhéiques et amnésiantes **) est contrôlée en permanence ; des fermetures temporaires peuvent être décidées au niveau français si ces taux dépassent les seuils européens en vigueur. En 2020, la Belgique a débarqué 510 tonnes de Pecten maximus.

 

 

AQUACULTURE

La production mondiale de la pectiniculture (environ 2 000 000  tonnes en 2020) est supérieure à celle de la pêche depuis 1992.

La pectiniculture s’est développée à large échelle au Japon dans les années 70 en utilisant deux techniques : l’élevage en suspension sur des cordes ou dans des structures en forme de lanterne et les semis sur le fond.

La Chine, premier producteur mondial de pectinidés d’élevage (1 746 238 tonnes en 2020), a développé la pectiniculture depuis les années 80 et la principale espèce élevée est le pétoncle du Japon (Mizuhopecten yessoensis). Le Chili et le Pérou ont développé sur leurs côtes la production d’Argopecten purpuratus (pétoncle éventail) dans les années 80/90.

En France, l’écloserie de Pecten maximus de la rade de Brest produit les naissains qui sont utilisés pour ensemencer la zone de pêche, et ce, afin de maintenir une population exploitable.

 

ÉTAT DES STOCKS

Au Royaume-Uni, l’évaluation de 2019/2020 montre une biomasse exploitable de Pecten maximus en augmentation entre 2017 et 2020 dans les zones analysées des sous-zones 27.7.e, 7.7.d et 27.7.f (Royaume-Uni ZEE (3)) Les données concernant le taux d'exploitation dans les différentes sous-zones sont incertaines mais dans la majorité des zones analysées aucune surpêche ne semble avoir eu lieu (CEFAS (4) 2021).

Placopecten magellanicus: les stocks des États-Unis sont en bon état (non dégradés et non surpêchés) (dernière évaluation en 2020).

Autres espèces de pectinidés : l’état des stocks des autres espèces de pectinidés présentes sur nos marchés est inconnu.

 

GESTION DES STOCKS

Les principales mesures de gestion européennes et françaises incluent :

Pecten maximus

  • UNE TAILLE MINIMALE DE COMMERCIALISATION
    • 100 mm à l’échelle européenne (110 mm pour la mer d’Irlande et la Manche Est).
    • 102 mm pour le gisement de la baie de SaintBrieuc (site classé réserve naturelle depuis 1998).
    • 105 mm pour la rade de Brest et les Pertuis Charentais.
  • UNE TAILLE DES ANNEAUX DE DRAGUE À COQUILLE
    • 92 mm (diamètre intérieur des anneaux) - arrêté ministériel en France (97 mm en baie de Saint-Brieuc depuis 2017 et en Manche Est depuis janvier 2021).
    • Pas de diamètre minimal réglementaire pour les Britanniques. La plupart utilisent des anneaux de diamètre 85 mm (parfois moins).
  • UNE FERMETURE SAISONNIÈRE
    • De mai à octobre, correspondant à la fois à la période de ponte et à la période de forte croissance des coquilles (abondance du phytoplancton au printemps et en été).
  • UNE LIMITATION
    • Des prélèvements définis par sortie en mer et selon le type de navire.
    • Du nombre de licences de pêche.
    • Du nombre de jours (et durée) de pêche.
  • LA MISE EN PLACE en baie de Seine d’une zone de jachère qui change chaque année

 

Aux États-Unis, la gestion de Placopecten magellanicus prévoit un accès limité à la pêcherie et son contrôle est strict.

 

CONSOMMATION

La coquille Saint-Jacques**** est commercialisée soit entière et vivante, soit importée en noix fraîches, surgelées ou en plats cuisinés. La France enregistre le record mondial de consommation de pectinidés avec environ 2,5 kg par habitant et par an.

Elle importe des coquilles Saint-Jacques et autres pectinidés frais principalement du Royaume-Uni et des pectinidés congelés de l’Argentine, du Pérou et du Canada. La coquille Saint-Jacques est très appréciée par les ménages français (9 053 tonnes achetées en frais en 2021 dont 1 989 tonnes de noix). La Belgique importe des coquilles Saint-Jacques (congelées ou fraîches) principalement des Pays-Bas et de la France. Les ménages belges ont consommé 352 tonnes de coquilles Saint-Jacques en 2021.

 

 

PECTINIDÉS SAUVAGES

• MSC • Sept pêcheries sont certifiées (deux de Pecten maximus (Shetland et baie de Saint-Brieuc), une de Zygochlamis patagonica, trois de Placopecten magellanicus, et une de Mizuhopecten yessoensis).

 

PECTINIDÉS D’ÉLEVAGE

• ASC • •Huit fermes de Argopecten purpuratus et une de Mizuhopecten yessoensis sont certifiées.

 

 


 

*Algue rouge calcaire vivant librement sur le fond et formant des bancs.

**Toxines produites par certaines espèces de micro-algues du genre Pseudo-nitzschia. Les coquillages qui ont filtré ces Pseudo-nitzschia toxiques peuvent provoquer chez les consommateurs des intoxications gastro-intestinales et/ou neurologiques

*** Deux campagnes d’évaluation des populations de coquilles Saint-Jacques sont menées par l’Ifremer chaque année sur les deux principaux gisements français : baie de Seine et baie de Saint-Brieuc.

**** Selon une décision de l’Organisation mondiale du commerce en 1996, tous les pectinidés vendus sous forme de noix peuvent s’appeler « Saint-Jacques », à la condition que leur pays d’origine et leur dénomination scientifique soient clairement affichés sur l’emballage.

(1) La culture suspendue utilise des radeaux ou des filières flottantes, auxquels on accroche des supports de type « lanterne », « poche » ou « plateau ».

(2) Comité national des pêches (3) Zone Economique Exclusive (4) Centre pour les sciences de l'environnement, de la pêche et de l'aquaculture

 

ÉLÉMENTS CLÉS

  • Les stocks sauvages de coquille Saint-Jacques européenne (Pecten maximus) de Manche se portent globalement bien et leur exploitation est règlementée.
  • Les stocks sauvages de Placopecten magellanicus aux États-Unis sont en bon état.
  • L’état des stocks des autres pectinidés sauvages est inconnu.
  • Les autres pectinidés présents sur nos marchés proviennent essentiellement d’élevage.
  • Tous les pectinidés vendus sous forme de noix peuvent s’appeler « Saint-Jacques ».

RECOMMANDATIONS D'ACHATS

PECTINIDÉS SAUVAGES COQUILLE SAINT-JACQUES (Pecten maximus)

  • À privilégier : stock français de la baie de Seine (Manche Est), stock français de la baie de Saint-Brieuc (Manche Ouest).
  • À consommer avec modération : stock golfe de Gascogne, stock de la rade de Brest et individus en provenance du Royaume-Uni.

 

AUTRES ESPÈCES

  • À privilégier : Placopecten magellanicus des États-Unis.
  • À consommer avec modération : toutes autres espèces de pectinidés.

 

PECTINIDÉS D’ÉLEVAGE 

  • Vérifiez les conditions de production avant tout achat.

 

➜ PREFEREZ les individus récoltés à la main.